La malédiction de la Porsche de James Dean 
Le 30 septembre 1955 débutait une incroyable saga« Objets inanimés, avez-vous une âme ? »... C'est la question qu'on peut se poser en ce qui concerne le véhicule qui mena la star américaine à la mort
James Dean n’était pas qu’acteur. Malgré sa très mauvaise vue (pourtant il tourna un clip pour la prévention routière), il participait à des compétitions automobiles… et en remporta quelques unes. Hélas la dernière lui fut fatale… bien qu’il n’y participât pas.
Tragique… La veille encore, il n’avait pas le droit de participer à une course : il venait tout juste d’achever le tournage de ce qui deviendrait son dernier film, « Géant ». Son contrat, en effet, lui interdisait de prendre un tel risque durant un tournage. On peut donc penser qu’il avait hâte de reprendre la compétition, lui qui adorait la vitesse. Cet empressement est-il la cause de l’accident ?
Ou bien la fatigue, non seulement des jours de tournage, mais des quatre heures de conduite déjà effectuées au moment de l’accident ? Ou encore sa vue déficiente ? Ou encore, dernière explication mais pas la moindre : la maîtrise imparfaite du véhicule, car il venait tout juste de faire l’acquisition de cette Porsche aujourd’hui considérée comme maudite : on évoque en effet une absence de visibilité du fait que le conducteur était très bas.
Petite bourrique ! Dean avait baptisé « Little Bastard » ("Petit salopard" ou bien simplement "Petit bâtard") la Porsche 550 Spyder rutilante spécialement trafiquée pour accomplir des prouesses en cas de compétition. Bref, une voiture de sport qu’il n’était peut-être pas prudent d’utiliser comme tel en ville.
Pourquoi est-elle considérée comme maudite ? Normalement, ce n’est pas au volant de cette Porsche que « Jimmy » aurait dû se trouver ce jour-là : il avait commandé une Lotus mais celle-ci n’avait pas été livrée à temps. Du coup l’acteur se rua au garage Porsche le plus proche, à Los Angeles, et craqua pour la 550 Spyder.
James fut la première victime Lorsqu’il traversa le village de Cholam, petit patelin californien, Dean roulait fort vite. Un étudiant au volant d’une Ford lui coupa la priorité. Ejecté de son véhicule, le jeune homme s’en tire plutôt bien, mais Jimmy, lui, est tué. Commençait alors le manège maudit, heureusement pas fatal à chaque fois…
George Barris, l’ami qui avait rapidement décoré la Porsche, en acheta l’épave pour 2500 $ et se fractura la jambe en essayant vainement d’en sauver quelque chose. Dépité, il préféra la vendre en pièces détachées.
Les pneus étaient en parfait état ; or ils causèrent un accident de voiture à l’acheteur. Deux médecins se portèrent acquéreurs du moteur et de la transmission. Une fois moteur et transmission montés sur leurs propres véhicules, les deux toubibs firent la course ; l’un mourut en percutant un arbre après avoir perdu le contrôle de sa voiture, l’autre se blessa sérieusement après que la sienne eut quitté la route.
Une tentative de vol du reste de l’épave Deux adolescents tentèrent, à quelques temps d’intervalle, de dérober ce qu’il restait de la pièce de collection. L’un d’eux, en prenant le volant de la Porsche, s’ouvrit le bras à cause d’un morceau de métal déchiqueté. L’autre se blessa en essayant de voler le siège du conducteur recouvert du sang de son idole Jimmy Dean.
La Porsche était définitivement entrée dans la légende… et Barris se serait bien passé d’une telle publicité ! Il décida une fois pour toutes de se débarrasser de la voiture. La police de la route californienne jugea pertinent de la réquisitionner afin de l’exposer à titre d’exemple sur les dangers de la vitesse.
La première exposition fut catastrophique Un incendie se déclara, détruisant, non pas les restes de la Little Bastard de Jimmy, mais toutes les autres voitures présentes dans le local. Il ne restait plus que la voiture de Dean !
La deuxième exposition ne se passa guère mieux Cette fois, c’était dans un lycée qu’on voulait évoquer les dangers de la route. La voiture de Dean tomba et cassa la jambe d’un étudiant. Ce n’en était pas fini des expositions, mais dans l’immédiat encore fallait-il rapatrier l’engin. Sur la route de Salinas, le camion qui le transportait fut accidenté et le conducteur se blessa, uniquement à cause de la Porsche.
Encore une autre expo… Moins tragique, heureusement : Little Bastard, mal arrimée, sortit du camion et explosa le pare-brise d’un véhicule. En 1959, la Porsche, désormais en onze pièces détachées, est une fois encore exposée… sans qu’on sache qu’il s’agit de la dernière fois : en 1960 elle disparut avec le camion dans lequel elle était. Aucune explication n’a jamais pu être avancée. On la cherche depuis 50 ans !
Jeu 19 Aoû - 4:45
